34 – Mon nouveau livre

Mon nouveau livre est en cours d’impression.
Il sera disponible début avril aux éditions Parole.
En voici la couverture:

Couverture

Je remercie ici la Fondation 2019 pour son soutien financier.


9 réflexions sur « 34 – Mon nouveau livre »

  1. Bonjour
    Je viens de lire votre lire (deux fois), et j’ai été emballé. Merci d’avoir partagé vos connaissances avec le grand public.
    Je me permets quelques questions/remarques :
    Geothermie : je ne connais pas bien, mais le flux de 60 mW/m² me semble très faible, puisqu’avec une pompe à chaleur on peut chauffer une habitation (quelques kW donc).
    Fussion nucléaire : c’est une des seules parties qui ne m’ait pas convaincu. On vous sent hésitant dans l’argumentation, partagé entre votre grande compétence scientifique qui ne peut qu’admirer l’idée, et vos convictions plus politiques. Quelle serait l’entropie produite lors d’une éventuelle fusion ? Quels déchets ? Un de vos arguments est le besoin de lithium, qui est limité sur terre. Mais pourquoi ne pourrait-on pas envisager un produit substituant d’ici quelques siècles. ? Un autre est la peur d’une telle quantité d’énergie disponible. Est-ce un argument ? Qu’aurait pu penser un scientifique du moyen-âge si on lui avait dit que quelques siècles plus tard on parviendrait à la fission nucléaire ? Si on arrive à maitriser la fusion, on aura une énergie telle qu’on pourra peut-être comprimer l’espace temps et voyager dans l’espace plus vite que la lumière ! C’est utopique, mais pas plus que votre conclusion sur le futur de l’humanité.
    Entropie et physique quantique : le sujet est un peu abordé via les domaines d’Ising. Mais il serait très intéressant d’aller plus loin et de voir comment les principes de la thermo sont compatibles avec la physique quantique, qui pose de gros problèmes de cohérence pour le grand public dont je fais partie (intrication, effet tunnel, inégalité de Heisenberg etc.). J’imagine que ce serait peut-être un peu trop compliquer à vulgariser.
    Enfin, votre conclusion en ce qui concerne l’état de stase idéal que nous pourrions trouver après l’effondrement : il me semble que celui-ci n’est pas très compatible avec le troisième principe de la thermodynamique !
    Bien cordialement

  2. Vous trouverez ma réponse à vos questions sur la fusion nucléaire au billet 77 (Science sans conscience). Quant à l’état de stase (homéostasie), c’est l’état dans lequel se trouve l’immense majorité des organismes vivants (voir billet 79). C’est un état temporaire, tout à fait compatible avec la loi de production maximale d’entropie.

  3. L’article que vous mentionnez ne dit pas que l’entropie de l’univers augmente. Il dit que sa dissipation d’énergie (production d’entropie) diminue. De fait, il se vide peu à peu et va effectivement mourir.

  4. Bonjour
    Je travaille pour une (très) grande entreprise. Je suis dans le middle management. Je suis surpris de voir la perte d’information au fur et à mesure que on remonte vers le haut de la hiérarchie. Cela s’explique par le fait que l’on cherche à faire remonter uniquement ce qui est important, à essayer d’enjoliver un peu les situations, au fait que le top management n’a pas le temps de rentrer dans les détails etc. etc. Mais par rapport à votre livre cela correspond bien à une augmentation d’entropie interne. Vous abordez un peu le sujet des grandes entreprises versus les PME (sélection en r ou en K, nécessité d’adaptabilité etc). Est-ce que ce phénomène vous inspire quelque chose de plus ? Peut-on dire que ces grandes sociétés sont condamnées lorsqu’elles atteignent ce point ? Merci

  5. Très intéressant commentaire. Par nature, une structure hiérarchique s’adapte en faisant des choix stratégiques, c’est-à-dire en filtrant l’information. Elle le fait parce que sa mémoire est limitée à celle du ou des dirigeants (celle des employés tend à être refoulée). Cette stratégie facilite l’adaptation au dépend de l’adaptabilité. Elle implique que les grandes entreprises sont fragiles et s’effondrent facilement (à moins d’être soutenues par un gouvernement).

    Pour subvenir à cette limitation, la nature a développé des structures en réseau. Les organismes multicellulaires n’ont pas de cellule chef. Ils mémorisent l’information dans des réseaux neuronaux. Dans le cas des sociétés humaines, c’est la lutte classique entre la hiérarchie et les réseaux sociaux. Nous appelons cela la démocratie. Elle est préférable à la hiérarchie, mais beaucoup plus lente à mettre en œuvre.

  6. Bonjour
    Je viens de finir récemment « L’effondrement des sociétés complexes » de J.A. Tainter. Livre très intéressant, que vous citez dans vos références, et qui est en parfaite cohérence avec votre analyse. Je m’intéresse à la notion de Complexité, et j’ai lu d’autres livres sur ce sujet qui m’ont fait considérablement penser au votre (Edgar Morin, Joel De Rosnay, Dominique Genelot). Je ne sais pas si vous connaissez, mais c’est très intéressant : l’analyse de base est très proche de la votre, mais comme ce ne sont pas des scientifiques ils ne formalisent pas de la même façon. Et lorsque vous mentionnez l’homéostasie comme étant la seule réponse possible pour pouvoir concilier le 3eme principe de la thermo sur le long terme, ils s’orientent de leur coté vers une approche systémique (en opposition à une approche analytique), qui doit – en principe – permettre de gérer l’accroissement de complexité (indéfiniment ?).
    Sinon aussi : il semble que Ilya Prigogine (que je n’ai pas lu…) avait déjà posé les bases d’à-peu-près tous les points que vous mentionnez dans votre livre. Pour vous, qu’est-ce qu’il n’avait pas perçu à l’époque ? Le fameux troisième principe de la thermo ? Au sujet de ce troisième principe, une recherche rapide sur internet renvoie plutôt au théorème de Nerst (l’entropie d’un système à 0°K est nulle) qu’à ce que vous indiquez dans votre livre. Es-ce que cela ne mériterait pas un petit éclaircissement ?
    Bien cordialement

  7. La thermodynamique classique a été formalisée avant la mécanique statistique (classique ou quantique). À cette époque, l’énoncé de Clausius définissait l’entropie à une constante additive près. Pour palier à cet inconvénient et rendre compte de l’impossibilité d’atteindre le zéro absolu, Nernst a introduit un troisième principe, appelé principe de Nernst, qui dit que l’entropie est nulle au zéro absolu. Aujourd’hui ce n’est plus nécessaire, car la mécanique quantique permet de définir une entropie absolue (voir mon livre Thermodynamique de l’évolution, section 17.3). En ce qui concerne la production maximale d’entropie, je parle plutôt de troisième loi qui est le nom que lui a donné Lotka en 1922.

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