91 – L’effondrement est à nos portes

Hier, dimanche 1er mai, un ancien résistant français, Serge Lesou (90 ans) et sa fille Sylvie, mon épouse Claude (dont le père résistant est né à Odessa) et ma fille Mireille (Professeur à l’université du Michigan) se sont rendus à Odessa, à l’invitation de familles des victimes de l’attentat du 2 mai 2014. L’entrée dans la ville leur a été refusée. Ils ont dû passer la nuit à l’aéoroport. Merci de le faire savoir autour de vous.


4 réflexions sur « 91 – L’effondrement est à nos portes »

  1. Je viens de voir ce reportage au complet. Ça fait réfléchir, c’est le moins qu’on puisse dire. Merci.

  2. ou encore sur le site les-crises.fr, ce sujet a fait l objet de différents articles et commentaires, et d une facon plus generale , rejoint l esprit de ce blog

  3. Voici le texte que nous avons rédigé. Merci de nous aider à le faire connaître.

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    Mais que peut-il se passer à Odessa pour que la présence, le témoignage d’étrangers soient redoutés?

    Le 2 mai 2014 un rassemblement pacifique se tenait sur la place des champs Kulikovo, à Odessa, afin de récolter des signatures pour obtenir un référendum sur une organisation fédérale de l’Ukraine. C’est alors qu’une expédition terroriste de groupes de neo nazis de Pravy-sektor les ont agressés violemment, provoquant de nombreux morts parmi ces habitants d’Odessa. D’autres, pour échapper aux nervis neonazis se sont réfugiés dans la maison des syndicats qui a été  encerclée, puis incendiée. Au moins 42 victimes supplémentaires ont péri par le feu ou en se défenestrant et ont été  achevées par les assaillants.
    En janvier 2015 une délégation des mères d’Odessa est venue en diverses villes de France pour informer en personne. Le 29 janvier elle était à Nice à l’invitation du Comité pour une Nouvelle Résistance. C’est lors de cette occasion que nous avons fait connaissance des membres de cette délégation.

    Le 2 mai 2016 était le deuxième anniversaire de cet épisode dramatique auquel sont invités par ces amis ukrainiens : Serge, ancien résistant et Sylvie, sa fille, Claude et Mireille Roddier, fille et petite fille de Gleb Sivirine, commandant du célèbre maquis Vallier, maquis gaulliste qui a opéré dans le Var jusqu’aux combats de la libération. Gleb Sivirine étant né lui même à Odessa, elles profitaient de ce voyage pour retrouver le berceau de leurs origines familiales.

    Des informations alarmantes nous avaient dans un premier temps convaincus de renoncer à notre participation à ces commémorations : Saakashvili et Poroshenko auraient mobilisé 1000 tueurs du bataillon Azov pour « maintenir l’ordre ».
    Pour éviter tout prétexte à de nouvelles violences, les familles des victimes du massacre du 2 mail ont décidé de remplacer les  commémorations publiques qui étaient prévues par des repas privés dans les familles. Seul étaient maintenu et autorisé par la mairie d’Odessa un moment de recueillement au cimetière devant les tombes des victimes.

    Nos amis d’Odessa tenaient beaucoup à la présence de témoins étrangers et ont maintenu leur invitation. C’est donc à ces moments de recueillement privés que nous étions conviés.

    Il semble donc que la présence, le témoignage d’étrangers soient redoutés puisque, visiblement attendus, nous avons été retenus à la frontière, et qu’après un interrogatoire de plus de 2 heures, nous avons été interdits de pénétrer sur le territoire ukrainien, et placés sous surveillance militaire dans l’aéroport d’Odessa. Nous avons dû passer la nuit dans des conditions très rudimentaires, allongés sur des banquettes en fer avec deux oreillers et deux couvertures pour quatre. Toujours « accompagnés » , confinés pendant les 3heures ½ de la correspondance d’Istanbul, nous avons été reconduits jusqu’à Nice – notre point de départ. Nos passeports nous ont été confisqués, remis directement dans les mains de la compagnie aérienne chargée de nous rapatrier. Ce n’est qu’arrivés à Nice que nous avons pu les récupérer des mains de la police française. Interrogés, escortés donc et privés de liberté pendant 21 heures.

    aeroport

    Nous avons donc été empêchés de nous recueillir sur les tombes des victimes de la tuerie du 2 mai 2014, empêchés d’apporter le soutien de Français et de partager avec nos hôtes, famille des victimes, un repas en privé.

    Et dire que de tels comportements sont orchestrés par les autorités ukrainiennes qui bénéficient du soutien actif de l’Union européenne avec en première ligne la complicité de notre propre gouvernement et dans le silence assourdissant de la majorité de nos médias.

    Serge Lesou, Sylvie Pillé, Mireille et Claude Roddier

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