108 – Les grandes familles d’économistes

Nous avons vu que les structures dissipatives s’auto-organisent en décrivant des cycles de Carnot autour d’un point critique, point d’équilibre dynamique entre des forces opposées. Dans le cas de l’économie, il s’agit d’un point d’équilibre entre l’offre et la demande. Tandis que l’offre incite à la compétition, la demande incite à la coopération. Il s’en suit que, comme un moteur à quatre temps, l’économie passe par quatre phases successives appelées: dépression, expansion, stagflation et crises.

Dans mon billet 93, j’ai décrit ces quatre phases telles que je les ai moi-même vécues. J’ai pu les vivre à cause de l’extraordinaire accélération de l’Histoire. Aujourd’hui, je les présente telles que les économistes les ont historiquement vécues. L’évolution passée ayant été nettement plus lente, chacun d’entre eux a décrit des phases différentes suivant l’époque à laquelle ils vivaient. Il n’est donc pas étonnant que leurs visions diffèrent.

On s’accorde en général pour dire que le premier à avoir décrit une économie de marché est Adam Smith. Il vivait au 18ème siècle, une époque au cours de laquelle l’économie anglaise allait prendre son essor. C’est pourquoi Adam Smith a décrit une économie en phase d’expansion. Il est le chef de file d’une famille d’économistes dite classique, devenue ensuite néo-classique, pour laquelle la valeur d’échange domine. Nous avons vu que les lois de cette économie s’apparentent à celles des gaz parfaits. C’est donc l’économie la plus simple. Il était naturel de commencer par celle-là.

Au 19ème siècle, le développement économique accroit les inégalités de richesses provocant des troubles sociaux. L’Europe traverse une phase de crise. En France, c’est la révolution de 1848 à laquelle participe le philosophe allemand Karl Marx. Il la décrit en détail. Marx réalise que la loi de l’offre et de la demande s’applique aussi aux travailleurs. Il y a un marché du travail et celui-ci exploite les travailleurs. Marx devient le chef de file d’une famille d’économistes dits marxistes.

Au 20ème siècle, apparait une nouvelle crise d’une gravité sans précédent: c’est la première guerre mondiale. Elle affecte tous les pays développés. L’économie mondiale en sort exsangue. Tout est à reconstruire, mais cela coûte cher. Si les paiements courants se font en «argent», ceux entre États se font encore en or véritable. Bientôt les réserves mondiales en or s’avèrent insuffisantes. Les pays occidentaux entrent dans une phase de dépression. C’est la grande dépression de 1929. L’économiste anglais John Meynard Keynes réalise que le «métabolisme» mondial est en panne faute de catalyseur: la monnaie, mais créer de la monnaie provoque de l’inflation, d’où la nécessité d’accords internationaux. Ce sont ceux de Bretton Woods. L’or devient un étalon secondaire. Keynes est considéré comme le chef de file d’une famille d’économistes dits keynésiens.

Keynes n’a pas été le seul économiste à s’intéresser aux crises économiques. Pour la majorité d’entre eux, la monnaie est secondaire. Fondamentalement, les crises sont dues au conflit entre le capitalisme et le communisme. L’issue du conflit dépend de la manière dont le conflit, est géré par les institutions, aussi les nomment-on les institutionnalistes. Ainsi la crise de 1929 a été suivie d’une deuxième guerre mondiale, puis d’une nouvelle phase d’expansion. En 1971, l’économie stagne à nouveau. L’étalon or est définitivement supprimé, mais c’est sans effet. On parle déjà de «stagflation». Les pays occidentaux n’ont pas d’autre issue que de libéraliser encore davantage leur économie. En 1989 le mur de Berlin tombe. Peu de temps après le bloc soviétique s’effondre. C’est, semble-t-il, la victoire du capitalisme.

L’année 2007 marque l’arrivée d’une nouvelle crise dite des «subprimes». Les pays occidentaux entrent dans une nouvelle phase de stagflation. Les économistes la redoutent car ils n’en connaissent pas de véritable remède. Contrairement aux phases de dépression, la recette de Keynes ne marche pas: créer de la monnaie produit de l’inflation sans arrêter la stagnation, d’où le nom de «stagflation». Dans mon prochain billet, je parlerai de Joseph Schumpeter et de sa «destruction créatrice».


21 réflexions sur « 108 – Les grandes familles d’économistes »

  1. « les économistes la redoutent car ils n’en connaissent pas de véritable remède »

    C’est vite dit. C’est ignorer le diagnostique et les solutions proposés par l’économiste Mancur Olson dans « Rise and decline of nations » dont je vous conseille la lecture.

  2. Merci Mr Roddier pour vos analyses toujours pertinentes. Par contre, je pensais que la crise de 29 était du à une augmentation du rendement de l’économie (augmentation de la production par les machines) ce qui a provoqué le chomage et donc un problème de consommation. A partir de là, je ne vois pas comment articulé un problème monnaitaire.

  3. La solution de Mancur Olson est celle des pays à culture autoritaire/inégalitaire tels que l’Allemagne et le Japon. La dernière guerre mondiale a prouvé qu’elle mène au facisme.

  4. Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer cela? Je ne suis pas sur de voir le lien entre la forme des systèmes familiaux et les analyses d’Olson qui est en plus à priori favorable à un système de type libéral-nonégalitaire anglo-saxon. C’est à n’y rien comprendre. Si vous avez le cœur de détailler une explication à votre commentaire, je vous lirai avec plaisir.

  5. Parce qu’elle maintient l’efficience au dépend de la résilience, la solution d’Olson ne fait que retarder un effondrement devenu inévitable. De plus, elle l’aggrave: j’en ai déjà parlé à propos des travaux de Joseph Tainter et ceux de Robert Ulanowicz.

  6. Donc… l’efficience mène inévitablement au fascisme?

    Sinon je n’ai pas retrouvé sur votre blog la mention de Tainter & Ulanowicz, auriez vous un lien?

  7. Je parle de Robert Ulanowicz et de Joseph Tainter à plusieurs endroits de ce blog. Vous trouverez les références à leurs travaux sur les figures 28 et 33 de mon exposé à l’ESA (billet 100). La solution d’Olson augmente l’interconnectivité du système. Elle revient à mettre de l’engrais dans une forêt qui n’a pas été élaguée: dès la première sécheresse, elle prendra feu.

  8. Je suis toujours de plus en plus confus. Olson étant un auteur libéral, si on suit les figures de la présentation ESA, on voit que la libéralisation va dans le sens de la résilience (contrairement à la planification). Ce qui me semble logique puisque la critique de la stagflation d’Olson se base justement sur les lourdeurs d’un système installés (i.e. la vieille foret non élaguée) qu’il est nécessaire de libérer pour « favoriser les jeunes pousses ». Qu’entendez vous par « solution d’Olson »? Peut-être on ne parle pas du tout de la même chose en fait.
    Merci de prendre le temps de me répondre en tout cas.

  9. Mancur Olson n’a rien d’un auteur libéral. D’après Wikipedia: il défend le tyran (stationary bandit) contre les pilleurs (roving bandits). Il s’agit d’une idéologie autoritaire qui n’a rien à voir avec le libéralisme: cela s’appelle le totalitarisme. Du point de vue sociologique, le totalitarisme correspond à la solidarité mécanique de Durkheim (l’individu d’adapte au groupe) par opposition à sa solidarité organique (le groupe s’adapte aux individus) qui correspond à l’anarchie. Voir mon livre sections 7.5 et 13.7.

  10. C’est le problème de se baser sur une fiche wikipedia. La théorie d’Olson »Roving vs stationary bandit » est une théorie sur les tout premiers systèmes politiques. Ca n’a rien à voir avec ses idées sur comment devrait être organisé un gouvernement il cherche surtout à décrire les systèmes politiques basés sur les seigneurs de guerre. Donc je peux vous dire qu’Olson n’a rien d’un auteur totalitaire ou qui en ferait la promotion. Ce serait comme dire que tout historien qui étudie le nazisme est lui même nazi. Je comprends mieux le malentendu maintenant. Ma recommandation de lecture vis à vis de la staglflation (voir premier article) reste donc tout à fait intéressante.

  11. Un historien décrit l’histoire, il ne préconise pas de solution. Vous avez écrit plus haut: « C’est ignorer le diagnostique et les solutions proposés par l’économiste Mancur Olson dans « Rise and decline of nations » dont je vous conseille la lecture ». Quelles sont donc ces solutions?

  12. Et bien dans ce livre Mancur Oslon fait le constat que les sociétés installées favorise la formation de groupes d’intérets (special interest groups) qui s’octroient des privilèges (genre Medef et CICE voyez). Ainsi, plus une société s’établit dans le temps dans la stabilité et la prospérité plus elle finit également par installer et pérénniser un plus grande nombre de ces privilèges qui sont défavorables à l’économie. La stagflation pour Olson c’est le résultat de cela, et c’est comme ça qu’il explique aussi la faible croissance de l’Angleterre alors que le France et l’Allemagne connaissait les trente glorieuses après guerre. Pour Olson, la situation est justement classiquement libérale dans le sens où une solution est d’organiser l’action publique de telle manière à ne pas favoriser ces groupes d’intérets spéciaux. Pour Mancur Olson, le libre-échange permet de limiter ces groupes d’intérets spéciaux en les exposant à la concurrence à d’autres groupes des autres nations.

  13. Si vous avez lu mon livre, vous aurez compris qu’il n’y a pas d’autre solution que de limiter globalement la dissipation d’énergie à l’échelle mondiale. Comme tout être vivant, une société ne peut subsister durablement que si elle est capable de contrôler son propre métabolisme.

  14. J’ai lu votre livre en effet (que j’ai adoré). Mais cela implique-t-il donc d’orienter l’Etat vers des politiques de décroissance? N’existe-t-il pas des processus d’auto-limitation émergents qui puissent se passer sans l’intervention de l’état? Je pense notamment au processus de transition démographique qui limitera la population mondiale à 9 milliards d’êtres humains sans qu’aucun Etat n’intervienne. Je pense également au processus de transition carnée qui se passe sous nos yeux. L’intervention de l’Etat pour contraindre les individus à un comportement de sobriété imposé qu’ils ne désirent pas n’est-il pas justement la route vers une forme de totalitarisme ?

    Je me questionne beaucoup sur « il n’y a pas d’autres alternatives » que de limiter la dissipation d’énergie à l’échelle mondiale. Je me souviens avoir lu quelque part qu’à l’époque de l’industrialisation où le charbon était l’énergie principale on s’inquiétait déjà de l’épuisement du charbon parce qu’on ne connaissait pas encore suffisement l’utilisation du pétrole à venir. Ne pensez-vous pas que des surprises au niveau technologiques et des découvertes sont possibles et qui nous permettraient d’augmenter encore notre diffusion énergétique?

  15. Toute augmentation de notre dissipation d’énergie ne peut qu’accroître l’amplitude des effondrements à la fin de chaque cycle: c’est le processus universel de criticalité auto-organisée. Seule une prise de conscience de ce processus permettra à l’humanité de contrôler son métabolisme. C’est tout particulièrement le message de mes billets 84 et 100. Les êtres vivants ont appris à contrôler leur métabolisme génétiquement (par sélection naturelle). L’évolution de l’Homme étant devenue culturelle, les sociétés humaines ne peuvent l’apprendre que culturellement.

  16. Bonjour j’aimerais vous signaler que Marx n’a jamais été le chef de file des économistes marxistes… Marx n’a jamais fait d’économie mais une critique de l’économie politique et non une économie politique critique. D’ailleurs Michel Henry, que je vous conseil, disait avec provocation que le marxisme est l’ensemble des contre sens fait sur Marx, ‘Marx disait lui même: « je ne sais pas ce que je suis mais je suis sûr d’une chose que je ne suis pas marxistes » Si les marxistes ont un un père il faut le chercher du cotès de Proudhon …
    Pour en revenir à Rogen, et à économie et loi de l’entropie j’aimerai signaler que son erreur est justement de ne pas voire le lien entre augmentation tautologique de la productivité dans un système capitaliste et son corollaire l’augmentation de la ponction sur les ressources. En claire pour maintenir un niveau de profit il faut vendre beaucoup plus de chaises qu’il y a 100 ans et donc utiliser, toutes chose étant égale par ailleur 100 fois plus de bois…
    « pourquoi veulent-ils arracher ce qui doit être prouver » comme parlais déjà les saint simonien… Les gens font ce qu’ils doivent faire, si on ne change pas la vie quotidienne des gens il est futile, voire même potentiellement autoritaire de vouloir leur expliquer qu’ils doivent moins consommer… Je nommais il y a bien longtemps cette vision de la décroissance sous le nom de décroissance éthique… Qui va choisir, sur quelles critères les bonnes marchandises des mauvaises… Si l’économie était encastré dans le sociale avant la grande transformation c’est bien par ce que l’économie avait une place marginale par rapport à d’autres façon de produire et qu’on vivait globalement dans un monde basé sur l’auto-consommation…
    Les ethnologues ont montré qu’il n’y a pas toujours eu de l’économie au sens d’une sphère séparer du reste de la vie sociale, à ce titre même Polyani naturalise encore trop l’économie… Ce reniement achevé de l’Homme comme disait Marx… La solution n’est pas une bonne pédagogie mais une stratégie claire seule façon de dépasser les contradictions de la science moderne qui ne fait que prouver par l’absurde l’inutilité de la science sans emploi comme l’écrivait Debord dans un texte prophétique écrit il y a déja 50 ans
    cordialement

  17. J’aimerais clarifier ma position vous donner l’impression, peux etre que je me trompe, de tomber dans le piege d’une anthropologie. Si Marx à eu un intéret épistémologique c’est justement d’avoir ruiné cette position de l’Homme avec un H qui n’existe que dans la tête embrumé des philosophe comme il le disait lui même… Il n’y a que d’homme pris dans un ensemble de relation concrète et explicable par ses relation concrète… Donc de nos jour une phénoménologie de vie basé sur le salariat et donc l’échange d’argent contre un travail qui nous permet d’acheter le travail d’autrui… Système qui se caractérise par une domination abstraite…Domination de la valeur d’échange sur la valeur d’usage, en claire on ne produit pas qq que chose par ce qu’il est utile mais par ce qu’il permet de réaliser un profit… Impossibilité de la démocratie par la nécessité de produire de l’argent pour financé se monde… Augmentation tautologique de la productivité qui ne fait plus que de l’individu un rouage du capital organique qui le domine bien plus qu’il ne le domine…
    Mais encore une fois tous cela est bien défini chez Henry ou chez Gorz
    cordialement

  18. A François Roddier. Votre présentation des écoles de la pensée économique me paraît un peu rapide.
    D’accord pour Adam Smith, pionnier des économistes classiques, à une époque de croissance. Mais le chef de file, c’est David Ricardo.
    Par contre, ce n’est pas du tout cette école qui est devenue l’école néo-classique. Les classiques basent la valeur (centre de gravité des prix) des marchandises sur la quantité de travail.
    Si les prix oscillent (selon le rapport quantitatif de l’offre et de la demande) autour d’une valeur moyenne, dite « prix naturel », qu’est ce qui détermine cette valeur ou prix moyen, à l’équilibre (quand offre et demande sont égales) ? C’est la quantité de travail.
    Karl Marx est parti des travaux de cette école, à une époque de troubles sociaux, comme vous le dîtes. Comme vous le fait remarquer un lecteur, Marx n’a pas proposé de nouvelle théorie. Son œuvre est une « critique de l’économie politique » classique. Cette théorie lui semblait une bonne base de départ, mais il voulait résoudre une contradiction. Cette contradiction c’est la suivante : les classiques parlent de « quantité de travail », mais tantôt il s’agit de « travail incorporé », tantôt il s’agit de « travail commandé ».
    Le travail incorporé est la quantité de travail qui a été nécessaire pour produire une marchandise. Ce peut être du « travail vivant » ou du « travail mort » (amortissement des outils).
    Le travail incorporé s’oppose au travail commandé : la quantité de travail qui peut être achetée (embauche de la force de travail) avec une certaine somme d’argent sortie de la poche de « l’homme aux écus ».
    C’est dans cette distinction que réside la plus-value. Tandis que Proudhon expliquait le bénéfice et le profit par un vol (« la propriété c’est le vol »), Marx voulait en comprendre l’origine matérielle. Marx voulait comprendre l’origine du développement humain et donc l’origine de la force productive du travail humain.
    Bien avant Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994), Karl Marx (1818-1883) est l’économiste qui a voulu une science économique basée sur la Physique. Cela devrait vous plaire.
    Marx a voulu rendre cette théorie plus logique et la rendre le plus conforme avec la Physique (point de vue matérialiste). Il s’est intéressé aux travaux de Liebig. Hélas pour lui, la Thermodynamique est née quand il mourrait. De tous les économistes, c’est surement celui qui aurait aimé rencontrer François Roddier.
    Le marxisme a été inventé par Lénine et Staline et n’a pas grand chose à voir avec Marx.
    Mais le marxisme a créé assez de troubles et de difficultés théoriques pour leur répondre que Walras a préféré botter en touche. Il a abandonné toute référence à la quantité de travail et a parlé d’utilité (sans jamais la définir, puisque la preuve de l’utilité, c’est la demande). Mais si on ne sait pas ce qui détermine le niveau des prix quand l’offre et la demande s’équilibrent, on n’a plus du tout de théorie physicaliste des prix.
    Qu’à cela ne tienne. On dira que les prix sont de l’information sur la rareté et sur l’utilité. L’intelligence étant l’instance qui traite les informations, les marchés nationaux deviennent l’intelligence des nations (à la place des gouvernements, d’où le laisser-faire). Avec la mondialisation, ils deviennent l’ntelligence de l’espèce humaine.
    Autrement dit, le néo-classicisme n’a rien à voir avec les classiques anglais.
    Vient ensuite Keynes. Cet économiste n’a jamais préconisé d’émettre de la monnaie pour résoudre les crises. Ce sont les néo-keynésiens qui disent cela. Et les néo-keynésiens sont à Keynes ce que les marxistes sont à Marx. Pour Keynes, ce qui compte, c’est la « convergence des anticipations des entrepreneurs ». S’il y a eu quelque part une politique keynésienne dans le monde, ce ne sont pas les « plans de relance par la consommation », mais la planification à la française, sous de Gaulle. Le plan devait donner à tous une idée de là où l’on allait.
    Enfin, vous citez à très juste titre les institutionnalistes. Mais leur incidence est si faible qu’on ne peut pas en parler comme une école ayant marqué l’histoire de l’humanité. Pourtant, la France n’a pas à rougir dans ce domaine, avec André Orléan.

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