126 – Quelles critiques sérieuses à la décroissance?

C’est la question que m’a posé le mensuel « La décroissance ». On trouvera ma réponse dans le numéro 151 de cet été (juillet-août 2018) qui vient de paraître.


2 réflexions sur « 126 – Quelles critiques sérieuses à la décroissance? »

  1. J’ai été ravi de vous retrouver dans ce journal que j’achète régulièrement.

    Concernant un système économique « ago-antagoniste » inspiré de la biologie, je doute que la monnaie permette de jouer le même rôle antagoniste qu’une hormone dans la dissipation d’énergie.

    En effet, le « problème » de la monnaie est qu’elle est réserve de valeur. Elle existe car elle circule, et elle circule car elle a cet attrait de pouvoir s’accumuler indéfiniment. Une monnaie antagoniste ne serait pas une monnaie nationale (par opposition à l’euro) ou « froide », ce serait une monnaie à valeur négative si on veut poursuivre l’analogie biologique, elle détruirait du capital au lieu de le créer. Elle ne peut pas exister, car personne ne la rechercherait, elle ne circulerait pas.

    Du coup, il faut chercher un système sans monnaie, qui couvre les besoins de consommation et qui régule la production. On revient au vieux projet des communistes, qui en l’absence d’outil performant, ont échoué à approvisionner suffisamment les villes en denrées, quand le marché y parvenait très bien. Au final, les Allemands de l’Est ont fini par se ruer en 1989 dans les supermarchés de Berlin Ouest, dans une grande « transition de phase ».

    Je pense que les progrès de l’intelligence artificielle peuvent permettre maintenant de réguler la dissipation d’énergie tout en rendant l’argent non nécessaire.

    L’absence de monnaie dans l’économie me semble de plus en plus être une condition nécessaire à une criticalité auto-organisée proche de l’équilibre.

  2. La monnaie est fondamentalement un catalyseur des échanges. Une monnaie qui s’accumule au lieu de circuler ne joue plus son rôle. C’est pourquoi il faudrait imposer la richesse plutôt que le revenu (voir par exemple: http://www.comitebastille.org), mais vous comprenez aisément les oppositions qu’il peut y avoir à cela!

    Sur la nécessité d’une deuxième monnaie, voir mon exposé du 12 mars 2015 à Paris (http://www.francois-roddier.fr/?p=299). Voir aussi le livre de Bernard Lietaer « Au cœur de la monnaie » ainsi que le livre de Philippe Derruder et André Jacques Holbecq « Une Monnaie au service du Bien commun » (tous deux aux éditions Yves Michel).

    Enfin, le point critique n’est pas un point d’équilibre mais le centre d’un bassin d’attraction.

Les commentaires sont fermés.