112 – Prochaines conférences

Pour information, je ferai deux exposés le 19 septembre à Toulouse:

– Le premier, intitulé « Thermodynamique et évolution » aura lieu à l’Observatoire Midi-Pyrénées (14 avenue Edouard Belin 31400 Toulouse) dans la Salle Coriolis, à 11h00.

– Le second, intitulé «  »Thermodynamique des transitions économiques » aura lieu dans la salle municipale du Sénéchal (17 rue Rémusat 31000 Toulouse) à 20h00.


5 réflexions sur « 112 – Prochaines conférences »

  1. Bonjour Mr Roddier, Toulouse est bien loin, s’il vous était possible de les enregistrer et de les mettre sur Youtube…
    Je vous en remercie chaleureusement.

  2. Cher Monsieur François Roddier,

    Je viens de faire la découverte de votre site ainsi que de votre livre Thermodynamique de l’évolution, j’en ai été vivement impressionné et mis dans une allégresse nouvelle. L’épithète « cher » n’est pas seulement une formule convenue mais bien plus l’expression de l’importance à laquelle on l’attache à une personne.

    Je me permettrais de comparer les avancées de vos travaux à ceux qui constituent les postulats de Newton pour la mécanique classique et de Schrödinger pour la mécanique quantique. Qu’en une formule ramassée tant de phénomènes puissent êtres décrits dans leurs mouvements (genèse et mort) est proprement stupéfiant et en même temps tellement réconfortant pour tout esprit rationnel. L’espèce humaine ne cherche-t-elle pas toujours la simplicité dans l’universel ? Si, maintenant, avec les trois lois de la thermodynamique, il est possible de décrire, d’expliquer et de prévoir le « fonctionnement » de tant de « choses », il devient raisonnable de pouvoir « agir » sur elles pour leurs donner d’autres trajectoires ! Ainsi, votre blogue par son ton, sa modération et avec la clarté de langage qui vous caractérise –ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement– est un jalon inestimable pour l’instruction et la culture populaire, hors des démagogies populistes et scientistes ; il invite à réfléchir et c’est bien là sa vertu cardinale.

    Que d’autres, avant vous, aient eu des intuitions et que mêmes certains résultats soient devenus des théorèmes, ne retire rien à vos généralisations, au contraire elles sont le signe d’une compréhension profonde, c’est le point de vue d’esemble que vous adoptez qui est vraiment nouveau. La découverte, par Prigogine, des structures dissipatives et l’utilisation que vous en faite ouvre, avec d’autres, des voies nouvelles aux sciences de la nature. Ainsi, en faisant un lien entre les sciences humaines et la thermodynamique de l’évolution, vous confirmez l’unicité de la démarche scientifique. Il vous revient d’avoir contribuer à cette unification.

    Ce qui me frappe en vous lisant, et sans que vous n’en faisiez état, c’est le caractère profondement dialectique de votre démarche. Il semble bien qu’avec les trois lois de la thermodynamique on retrouve bien les principes de la dialectique : le passage de la quantité à la qualité, l’unité des contraires et la négation de la négation. Les multiples exemples que vous détaillez montrent on ne peut mieux le caractère dialectique de leur évolution. Il y a plus d’un siècle, Friederich Engels voulait, démontrer la dialectique par et dans les lois de la nature [1], aujourd’hui la découverte des structures dissipatives en est une preuve. Pour la première fois, l’émergence d’une structure dissipative donne un sens concret à la négation de la négation. Quelle simplification de langage, et de perspective ! Alors on comprend mieux le mécanisme par lequel « la négation de la négation » ne peut apporter du nouveau qu’en pompant de l’énergie ou de l’information quelque part.

    Il y a un mot qui revient souvent dans vos propos : tendance. Il décrit bien le jeu des antagonismes et les différents chemins qu’un processus peu prendre selon les champs de contraintes dans lequel il baigne. Votre modèle en plâtre [2] de l’équation d’état d’un fluide, qui peut être décalqué sur tant d’autres processus, devrait dorénavant être en bonne place dans toutes les classes de physique, de biologie, d’économie, de philosophie et de psychologie, etc. tant il est riche d’enseignement. Depuis que je l’ai découvert, il m’est présent à l’esprit comme une boussole d’orientation. On voit bien que sans un apport extérieur d’énergie/information la « tendance » est partout à la glissage, gare au précipice de Sénèque, le dévissage comme disent les grimpeurs… Grâce à votre sculptiure –appelons-la : le monolithe de Roddier– , j’ai fini par comprendre le sens de l’énigmatique expression de « baisse tendancielle du taux de profit » de Karl Marx, qui a été, à ma connaissance, le premier à utiliser une telle alliance de mots, entre d’oxymore et antilogie [3]. Votre sculpture permet de bien visualiser –se représenter– cette notion de « loi tendancielle ». J’imagine Marx assis les pieds dans le vide sur le bord de la falaise de Sénèque noyé dans ses pensées… En fait avec la troisième loi de la thermodynamique et la découverte des structures dissipatives le comportement des sytèmes dynamiques peuvent êtres décrits par des champs de tendances.

    Adam Smith avait déjà remarqué cette tendance à la baisse des profits [4], et on sait que la trouvaille géniale de Marx du contenu social de la plus-value est à la source de contreverses infines. On peut trouver autant d’articles, statistiques à l’appui, qui démontre autant la justesse que la fausseté de sa « loi tendancielle ». Il suffit de se promener sur votre sculpture pour comprendre qu’il y a bien des moyens « tendancieux » pour contrecarrer cette loi tendancielle. C’est d’ailleurs l’objet du livre III du Capital dans lequel Marx étudie les diverses façons d’agir sur la plus-value afin de maintenir à niveau le taux de profit, aussi bien d’un point de vue local que global. C’est ce que vous nous montez en vous promenant autour du point critique.

    La polémique sur la « loi de la baisse tendancielle du taux de profit » provient du fait qu’elle est établie par une formule arithmétique [5] et non pas par une équation qui lui donnerait sa généralité de loi. Marx, qui réclamait sans cesse des statistiques d’exemples réels de bilans comptables d’entreprises industrielles à son ami Engels [6] a rempli des cahiers de calculs qui vérifient sa loi sans pour autant la démontrer [7]. Sans le formalisme de Gibbs, sans la découverte des structures dissipatives et sans la démonstration de Per Bak de la troisième loi de la thermodynamique cela ne lui était pas possible ! Avec le monolithe de Roddier (c’est du solide) cela devient envisageable.

    (En aparté : d’après son gendre Paul Lafargue [8], Marx disait qu’une « … science n’est vraiment développée que quand elle peut utiliser les mathématiques ». Peut-être y a-t-il là une explication au fait que Marx n’est jamais publié [9] les livres II et III du Capital, n’étant jamais satisfait de son travail : la science de la baisse tendancielle du profit étant incomplète sans une équation mathématique [10] en bonne et du forme en serait-elle la cause ?)

    Un autre mot revient souvent dans vos écrits : régulation. Il semble bien que cette notion de régulation soit au cœur des processus hors équilibre, entre les bifurcations stables et le chaos. Je me pose la question s’il ne serait pas utile de classifier les structures dissipatives selon les type de régulation à l’œuvre ?

    SD du 1er type : la machine à vapeur ; à l’équilibre le travail mécanique cesse.
    SD du 2ème type : les cellules de Bénard ; à l’équilibre les cellules disparaissent.
    SD du 3ème type : les réactions chimiques ; à l’équilibre perdure une mémoire.
    SD du 4ème type : les cellules vivantes dans lesquelles la régulation se fait par l’intermédiaire d’une SD imbriquée dans la cellule, exemple : les mithocondries.
    SD du 5ème type : les organisations humaines essentiellement régulées par des structures imbriquées de canaux d’informations.

    Merci pour tout ce que vous nous apportez, ainsi qu’aux nombreux participants à votre blogue qui en font un lieu d’échange unique..

    Bien à vous

    Charles Besnainou

    PS j’aurais le plaisir d’assister à vos conférences du 19 septembre 2017 à Toulouse.

    [1] « Il ne pouvait s’agir pour moi de faire entrer par construction les lois dialectiques dans la nature, mais de les y découvrir et de les en extraire ». F. Engels in préface de « Anti-Duhring », préface 2ème édition de 1885, édition sociales, p. 42
    [2] 93-Les quatre phases de l’économie – F. Roddier
    http://www.francois-roddier.fr/?p=471
    [3] on peut rapprocher cette association de mots de celle de « structure dissipative », en effet les mots « loi » et « structure » évoquent la stabilité, tandis que les mots « tendance » et « dissipatif » font appel à l’idée de mouvement ; leur combinaison antagonique est bien dans le registre de la dialectique, d’où émerge un sens nouveau (la négation de la négation).
    [4] « L’accroissement des capitaux qui fait hausser les salaires, tend à abaisser les profits. Quand les capitaux de beaucoup de riches commerçants sont versés dans un même genre de commerce, leur concurrence mutuelle tend naturellement à en faire baisser les profits, et quand les capitaux se sont pareillement grossis dans tous les différents commerces établis dans la société, la même concurrence doit produire le même effet sur tous. »
    Adam Smith « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » (1776). Chapitre IX p.48
    [5] Tp = Pv/(Cc+S)
    [6] Friederich Engels, l’industriel, associé à la direction de la succursale de Manchester de la société textile familiale Ermen & Engels.]
    [7] Par analogie, la formule du calcul de la circonférence du cercle C=πD est toujours vérifiée, sans avoir la généralité de l’équation du cercle x2 + y2 = r2 , chaque couple x,y définit les coordonées d’un point sur le cercle de rayon r et dont l’intégrale curviligne démontre C=πD :
    [8] https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1890/00/lafargue_18900000.htm
    [9] D’aucuns lui on reproché ses atermoiements, d’autres ont même suggéré qu’il ne « croyait » plus en sa « loi » !
    [10] Les écrits mathématiques de Marx ne laisse rien paraître, sinon que ses recherches concernaient essentiellement la notion de dérivation, c’est-à-dire de tendance ?

    1. Les écrits mathématiques de Karl Marx, édités dans les « Lettres sur les Sciences de la Nature et les Mathématiques », de Marx et Engels, montrent les recherches mathématiques de Marx pour comprendre, dans le même mouvement :
      le passage de la fonction à la dérivée ;
      le passage de la femme à la femme enceinte d’un foetus ;
      la formulation mathématique de « La formation du foetus » de René Descartes ;
      l’origine de la plus-value.

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